Des bouteilles à la mère


La manipulation …

Je suis née dans un environnement invalidant où je n’avais pas le droit d’être et de ressentir. Mais non, t’es pas triste… Arrête de brailler… Mais non c’est pas grave, tu t’en fais pour rien. Ben non voyons, le monde ne te rejette pas. Arrête d’inventer, tu dramatises voyons ! Y’a rien là ! Je n’avais pas le droit de pleurer, d’être fâchée, déçue, de me sentir rejetée, d’avoir peur et encore moins d’exprimer ce que je ressentais. Ce que je voyais, vivais et ressentais était toujours faux ou minimisé. Bref… ce n’était jamais assez important pour que l’on prenne soin de moi.

La manipulation, moyen de survie, s’est installée… Expression extrême d’une détresse refoulée. Puisque personne ne m’entendait et ne m’écoutait j’allais prouver à quel point ma souffrance était réelle. J’ai donc crié à l’aide avec les moyens qui attiraient systématiquement l’attention : mutilations, intoxications, consommation, fugues, menaces de suicide, etc. À qui voulait bien écouter, je parlais en long et en large de ma souffrance et de mon ras-le-bol. Puis, du moment que l’autre était conscient de ce que je pouvais faire, j’étais certaine qu’on resterait à mes côtés… qu’on ne m’abandonnerait pas. Enfin, les gens me tendaient la main.

Le jour où je suis devenue mère, j’ai refoulé toute ma détresse, mon manque d’habileté parentale et mon incapacité à gérer mes émotions. J’ai fait tout ce que j’ai pu, avec tout ce que j’avais (pas grand-chose !) et au final, j’ai craqué : incapable d’obtenir de l’aide, incapable d’en demander, incapable de m’auto-signaler à la DPJ, à bout de souffle, vidée, épuisée et l’actif comme seul moyen d’oublier que je ne savais pas comment être la mère que je souhaitais pour mes enfants.

J’ai manipulé, lancé mes bouteilles à la mer : j’ai reproduit exactement les mêmes comportements par peur qu’on minimise ma souffrance, qu’on l’invalide, qu’on refuse de m’aider. Tout ça car j’étais incapable de dire ces quelques mots si simples : «je n’en peux plus, aidez-moi». Ç’aurait été si simple, mais non… j’ai agit ma détresse. J’ai perdu mes enfants. Trop intense, trop malade, trop dans l’agir, trop en détresse. Manipulation ! Mécanisme de survie ! J’allais leur prouver qu’ils empiraient mon cas, que c’était leur faute, qu’ils étaient responsables de ma souffrance et que j’étais incapable de vivre sans mes enfants.

Oh que j’en ai perdu du temps… aux soins intensifs, en psychiatrie, en contention. Oui, en contention… parce que j’avais peur de me rendre au poste des infirmières et de dire «J’me sens pas bien, j’ai besoin de parler», «J’feel pas, j’ai besoin de ma médication svp». J’avais si peur que je manipulais… Je frappais les murs, je chantais à tue-tête… pour attirer l’attention, pour avoir ma médic… pour qu’on sache que je souffre. Manipulation.

Je sais aujourd’hui ce que tout cela était. Je le sais parce qu’au fil des partages que j’ai entendu dans NA,, au fil de toutes ces 12e étapes faites si généreusement par les membres, j’ai compris ce que je faisais. J’ai vu la roue tourner, je me suis vue aller : si ma détresse était belle et bien entendue il demeurait qu’à chaque fois que j’utilisais la manipulation pour obtenir de l’aide, je creusais mon trou plus profondément, jusqu’à perdre tout droit de contact avec mes enfants pendant près de 3 mois. Heureusement, avec le support de femmes merveilleuses, j’ai choisi de tenter la plus grande expérience de ma vie : m’exprimer et faire confiance.

Avec ces femmes, j’apprends à être mère sans être jugée pour mon passé. Avec leur écoute, je reçois conseils et expériences. Je tente d’appliquer mon mode de vie et doucement, une lueur éclaire la route de toute ma famille. Le rétablissement me permet lentement de me rapprocher de la femme et la mère que je souhaite donner à mes enfants.

Il y a une semaine, mes enfants et moi avons lancé une bouteille à la mer… Une vraie cette fois, à Percé. À l’intérieur, des dessins et des messages d’espoir et de gratitude envers NA. Car dans cette merveilleuse fraternité, je reçois l’attention et l’amour dont j’ai besoin. Je ne suis plus jamais seule, souffrante. Je n’ai qu’à dire que j’ai besoin de parler pour que quelqu’un m’offre une oreille attentive. J’ai le droit d’être triste, en colère et même d’être terrifiée. J’ai le droit d’avoir la chienne que mes pires craintes se réalisent car on m’a appris que même si mes pensées me jouent parfois des tours, mes émotions, elles, sont réelles.

Aujourd’hui, grâce à NA, je n’ai plus besoin de manipuler et de me faire violence. Je suis moi, je suis vraie ; j’ai le droit d’être et de ressentir.

Merci NA

Libérée, délivrée


Il n’y a pas un an, mon esprit était enfermé dans une prison sans porte ni fenêtre et le terme espoir raisonnait en moi comme un affreux blanc de mémoire. Dans mon sombre recoin, une seule chose m’importait : Arriver à survivre à la souffrance 24 heures de plus. Au bas fond de mon existence, il ne restait que deux options :
Ou je persévérais dans la destruction massive de mon être et ma vie s’en allait au point mort ou alors j’abdiquais et j’acceptais de saisir la main qui m’était tendue depuis 2 ans déjà.

La mort ayant l’irréversibilité comme désavantage, j’ai alors choisi d’investir toute l’énergie qui me restait à mettre en place la moindre petite suggestion que l’on me faisait. Je ne souhaitais qu’une chose : Retrouver ma liberté. C’est donc le 25 février 2014, après 5 mois de meeting de chaise et un mois de psychiatrie sous garde légale que j’entrais en thérapie pour 3 mois.

Depuis mon arrivée dans NA, 3 choses m’étaient restées en tête :
«Mets autant d’énergie dans ton rétablissement que tu as pu en mettre à te détruire et tu auras des résultats».
«Si tu veux quelque chose que tu n’as jamais eu, il te faudra faire quelque chose que tu n’as jamais fait».
«Si tu veux des résultats différents, il te faudra faire les choses différemment».
J’ai aussi rigoureusement appliqué les principes d’honnêteté, d’ouverture d’esprit et de bonne volonté.
Tous ces principes me sont vitaux. Ils sont les guides qui me dictent ma conduite et qui m’ont permis de commencer une toute nouvelle vie.

Ne traînant plus le boulet de la dépendance active, j’ai donc pu me relever et aller de l’avant. Après ma thérapie, j’ai appliqué ce que les vieux membres prônaient : J’ai fait plus de 100 meetings en 90 jours. Dans les meetings discussions, j’ai apprit à m’exprimer. Je me suis trouvée une nouvelle marraine; j’ai osé faire ce changement. Je me suis impliquée et j’ai trouvé un comité où je me sens utile.

Depuis l’instant où j’ai prit mon porte-clés du nouveau, ma vie a complètement changée. J’ai cessé d’être prisonnière de ma tête et de mes pensées. J’ai apprit à filtrer mes peurs et à ne garder que l’essentiel; celles qui me permettent de rester abstinente. J’ai abaissé les barrières entre le monde et moi. Je me suis fait de nouveaux amis et, même si j’ai encore beaucoup de mal à entretenir mes relations d’amitiés, il demeure que je n’ai jamais été si bien entourée. Je ne suis plus enfermée derrière un monde de solitude.

Je suis libre de voir mes enfants… Pour la plupart des gens, ça va de soi. Pas pour moi. Il n’y a que quelques mois, on me l’interdisait. Par la suite, ces contacts se faisaient sous supervision, dans une petite pièce, observée comme une folle dangereuse. L’enfer. Aujourd’hui, je suis libre. Quand je les appelle, plus personne n’écoute notre conversation. Je n’ai plus besoin de les rejoindre aux bureaux du DPJ pour pouvoir les voir! Je n’ai plus besoin d’avoir un chaperon pour les sortir. Maintenant, je  suis libre. Libre d’aller les chercher le samedi matin… Libre de leur proposer des activités et de choisir avec eux ce qui occupera notre fin de semaine. Libre de m’impliquer dans leur vie, d’aller aux rendez-vous médicaux ou scolaires… libre d’être leur mère.

Depuis 2 mois, je suis retournée au travail… et pas n’importe lequel : Celui que je convoitais depuis 5 ans mais que la consommation rendait impossible à obtenir ne serait-ce que parce qu’il m’était impossible de fournir une attestation de bonne santé physique et mentale par mon médecin. Aujourd’hui, je n’ai pas à craindre pour ça. Je n’ai pas à craindre non plus pour ma concentration, ma productivité, mon taux d’absentéisme ou mon professionnalisme. Je suis libérée de la dépendance active et en pleine possession de mes moyens. J’ai la liberté de choisir le chemin que je veux prendre pour mon avenir professionnel et ça, ça n’a pas de prix.

Aujourd’hui, tout est possible. Je ne fais plus que rester assise à prier pour une vie meilleure. Avec l’aide de ma puissance supérieure et grâce à ce simple mode de vie, je me construis une nouvelle existence où je suis libre de penser, d’être et de devenir…

La faute à qui ?


J’étais à lire mon actualité facebook quand je suis tombée sur un questionnement fort intéressant laissé par une femme (Appelons la… Joséphine tiens!) ayant un TPL, sur un groupe consacré à ce trouble. Dans son message, Joséphine nous raconte donc avoir eu une discussion avec la mère d’une jeune adulte TPL. Celle-ci lui expliquait que selon sa perception, sa fille passait son temps à justifier ses comportements comme étant le résultat de son trouble.
Joséphine, nous arrive donc avec la question suivante:
« Avez-vous tendance à justifier vos gaffes, vos erreurs, vos comportements en disant: Ce n’est pas de ma faute, je suis TPL. Connaissez-vous des gens qui le font?»

Il n’en fallait pas bien plus pour que je me lance et j’ai bien envie de partager à plus grande échelle, ma perception en tant que cR133 de folle TPL !

Bien honnêtement, il n’y a qu’à lire les messages des membres de différents groupes TPL pour constater que OUI! 99% des personnes qui en souffrent se déresponsabilisent face à leurs comportements et leurs attitudes, mettant leurs actions sur le dos du TPL, de l’incompréhension de l’entourage et sur le manque de tolérance de l’autre…

Les personnes TPL se comportent très souvent en victime de la vie et des événements. C’est d’ailleurs une des raisons pourquoi ce trouble est si difficile à traiter : Elles utilisent ce qui est extérieur à elles-mêmes pour définir qui elles sont à l’intérieur, ce qui contribue à laisser l’impression de n’avoir aucun pouvoir sur leur vie. Au bout du compte, la personne n’effectue donc aucun changement dans ses comportements et attitudes et continue de souffrir… par la faute des autres…

J’ai été diagnostiquée TPL à l’âge de 16 ans, il ya donc 18 ans de ça. En mai 2012, mon diagnostique était de niveau sévère et on y ajoutait suicidaire chronique. Alors, quand j’écris tout cela, je m’inclue là-dedans… Enfin, jusqu’à un certain degré.

Après 2 ans à faire toutes sortes de suivis et de thérapies j’ai fini par comprendre que la majorité de mes émotions sont le fruit de mes idées et que j’ai le pouvoir de décider à quel point je donne de l’importance à ce qui se passe autour de moi…. Quand il se passe quelque chose, je regarde ce que J’AI fait, comment je me suis sentie et à quoi me ramène la situation: Pourquoi je me suis sentie comme ça? Qu’est ce que c’est venu chercher… et je tente de changer d’attitude.
Souvent, mon émotion est reliée à une situation du passé. Ma mémoire se rappelle bien malgré moi des événements qui datent parfois même d’aussi loin que mon enfance. Je me sens parfois rejetée comme si j’avais encore 5 ans. Je me sens parfois menacée comme si j’allais recevoir une série de claques de mon père… On s’entend qu’à 34 ans, rien de tout ça n’arrivera… mais le cerveau étant ce qu’il est me ramène ces mêmes émotions à des situations qui me font ressentir le rejet… la peur…
Au quotidien, j’ai beaucoup de difficulté à demander. Je ne veux pas déranger, je ne veux pas avoir l’air folle, difficile ou égoïste et surtout, je ne veux pas qu’on me laisse tomber. Si je ne demande pas, je ne vivrai pas le rejet, non ? Alors voilà. Je ne demande pas et je n’obtiens rien. Je suis donc déçue et je n’en parle surtout pas parce que j’aurais l’air vraiment d’un bébé ou d’une personne centrée sur elle-même. Au bout du compte, je fini par m’isoler en pensant que si personne ne m’invite ou ne pense à moi ou ne comprend pas mes besoins, c’est parce qu’ils ne m’aiment pas.  Donc, si je me sens mal, c’est forcément la faute des gens… Merci mon Dieu, j’ai fini par comprendre que c’était une grave erreur de penser de cette façon!

J’ai cessé de croire que les autres devaient me donner tout ce dont j’avais besoin…. SURTOUT si je ne le demande pas…. Les autres ne sont pas mes serviteurs et ils ne sont surtout pas devins. Ils ne peuvent pas savoir ce qui me faut avant même que j’en parle….
ILS NE SONT PAS RESPONSABLES DE MON BONHEUR…. J’en suis LA SEULE RESPONSABLE. Finalement, personne n’est obligé de répondre à mes besoins. Je ne peux exiger de personnes qu’il réponde à mes attentes…

J’ai comprit que je méritais d’être respectée. Je ne reste plus dans une relation où je me sens mal. Fini le temps où je croyais que je devais me contenter de ce qu’on m’offrait par peur d’être seule. Nous sommes des milliards d’être humain sur terre… si ça ne fonctionne pas avec une personne, il y a forcément une autre personne avec qui ça cliquera! Je vaux plus que l’acceptance. Je n’ai pas à être l’objet de quelqu’un et à subir l’autre comme un pantin. L’important, c’est moi.

Bref… Depuis que j’ai cessé de remettre mon bonheur dans les mains des autres et depuis que je décide de la place que peuvent prendre mes émotions, je suis BEAUCOUP moins frustrée. J’ai comprit que mon bien-être ne dépendait que de moi, de la manière dont j’envisageais la vie et ses situations. Tout est une question de perception. Si je prend pouvoir sur ma vie, je ne suis dès lors plus une victime et je peux faire en sorte que les choses changent. Je peux donner à ma vie le sens que je veux car j’ai le pouvoir de me mettre en action, de choisir mes batailles, mes défis.
Au final, puisque rien n’est la faute des autres… je suis beaucoup moins chiante avec mon entourage et mes relations s’en portent beaucoup mieux 😉

Une appli TPL


T2 mood TrackerrésultatsMenuévaluation

Les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité limite ont la constante impression de vivre dans des montagnes russes et elles ont un mal fou à trouver et expliquer le pourquoi de ces changements d’humeurs rapide et incessants. Elles ont donc tendance à mettre la faute sur le TPL en tant que tel, en se positionnant comme une victime face à ce trouble, n’ayant aucun pouvoir sur leurs émotions et les comportements qui en découlent… Autrement dit, les hauts et les bas sont la volonté d’un être divin et la personne borderline n’en est aucunement responsable. Vu de cette manière, la vie paraît dont injuste ! Il n’y a rien à faire, la vie est une fatalité.

Il y a un peu plus d’un an, j’étais moi aussi à la recherche de preuves. Je voulais à tout prix démontrer à ma psychiatre que j’avais raison. Non, ce n’était pas les événements de la vie ni la consommation qui me donnait ce caractère de bulldog. J’étais victime de mon trouble et les downs arrivaient sans crier gare. Après quelques recherches, je suis tombée sur cette application, le T2 mood tracker.

À la base, l’application a été développée par le Centre national des technologies de la télésanté du département de la défense américaine et était utilisée par les soldats revenus du combat et potentiellement affectés par syndrome de choc post traumatique. Merci aux développeurs car cette application a également été mise à la disposition du grand public.

T2 mood tracker permet donc d’évaluer son état émotionnel avec 6 critères de base : Bien-être général, Stress, anxiété, dépression, Traumatisme crânien et choc post traumatique.

Là où l’application est très intéressante pour tout les types de troubles de l’humeur, c’est qu’elle est totalement personnalisable.
Il suffit d’aller dans les paramètres pour ajouter et supprimer des catégories: Il est également possible de retirer de l’écran d’accueil les catégories dont nous ne nous servons pas et d’en ajouter de nouvelles. Pour ma part, j’ai ajouté ma consommation (Jamais / dès le matin), les événements (positifs / négatifs), mes règles et je me suis créée une catégorie «bien-être TPL» en y mettant à évaluer les 9 critères du DSM.  Lorsque vous êtes dans l’écran des résultats, il est finalement possible de déterminer quelles catégories vous souhaitez voir s’afficher sur le graphique.

Personnellement, j’essaie d’y inscrire mes données à chaque jour, ce qui me permet d’avoir une idée beaucoup plus juste des variantes de mon humeur et des causes associées à mes downs. Même si vous êtes du type alzheimer, rien ne vous empêchera d’être assidu puisque l’application permet aussi d’ajouter une ou plusieurs alarmes pour vous rappeler de prendre un petit 2 minutes pour saisir vos données.
Voilà… après quelques temps, vous serez donc en mesure d’observer vos cycles d’humeur sur un graphique, selon que vous souhaitiez voir les 30 derniers jours, 90 jours, 180 jours, jusqu’à une année entière. Il est possible, de faire un focus sur l’écran pour voir une période donnée et d’en sauvegarder l’image ce qui est réellement pratique.

Une autre option intéressante dans le T2 mood tracker c’est que vous pouvez y inscrire des notes, un peu comme un journal. Cela permet d’ajouter une description à l’évaluation et de suivre les événements, vos pensées, votre médication ou tout autre information que vous jugez pertinente.

Au final, et c’est ce qui rend l’appli. vraiment génial, il est possible de sortir un rapport des données pour une période définie en format PDF ou CSV. Ce rapport peut être envoyé par courriel ou simplement sauvegarder dans votre appareil puis imprimé si vous souhaitez le montrer à votre médecin.

Cette simple application m’a permis de mieux comprendre mon trouble et les facteurs venant influencer mes humeurs. Grâce à l’entrée de données, j’ai fini par réaliser que ma consommation, au lieu de m’aider à me détendre comme je le croyais provoquait au bout de 2-3 jours de grosse montées d’anxiété et une humeur dépressive.
Je croyais également que j’avais des cycles d’humeur rapide…. Je retombais down à chaque 3 ou 4 semaines…. J’ai finalement pu conclure que mes downs n’étaient pas causés par le TPL mais plutôt par des SPM vraiment épouvantables. Devant cette constatation, ma Dre. m’a prescrit la pilule en continu (3 mois / 1 semaine d’arrêt) et depuis, je vais réellement beaucoup mieux. Je suis également en mesure de réaliser à quel point les événements m’affectent réellement…. D’autre part, le fait d’inscrire mes données à chaque jour m’oblige à m’arrêter quelques minutes à chaque jour pour me centrer sur mes émotions. Je dois me questionner sur ce qu’est réellement cette émotions globale qui m’envahit. Tristesse? colère? Anxiété? Pensées? Craintes? À quel point je ressens cette émotion ? Avec le temps, j’arrive à mieux identifier ce que je ressens et par conséquent, je gère beaucoup mieux mes émotions qu’avant.

Ma note ? 10/10 !

Apprendre à vivre.


Journée avec une amie au bord de la piscine à discuter de choses et d’autres. Souper en plein air avec cette même gentille personne puis, meeting avec des gens formidables. Pour couronner le tout, un after-meeting vraiment nice, chez des gens vraiment sympa, qui ont beaucoup d’attrait pour moi.
Pour la plupart des gens, ce «programme du jour» sonne comme une journée d’été cool et très relaxe. Pour moi, cette journée signifie être parvenue à passer au delà mon anxiété sociale.
Pour une personne atteinte d’un TPL, socialiser est quelque chose de complexe. Je suis en analyse constante de la situation. Comment dois-je me tenir? Quoi dire? Quoi ne pas dire? Comment agir? Quoi faire et ne pas faire? Qu’est ce que les gens vont penser ou vont dire de ma manière d’être ?
Avoir été victime d’intimidation pendant les 18 premières années de ma vie a également eu comme conséquence de me faire croire que je n’avais pas d’attrait pour personne. Je ne peux être aimée, je ne peux être appréciée. La valeur que je m’accorde est disons assez faible.

Heureusement, j’ai un programme que j’essaie de suivre de mon mieux.
Depuis bientôt un an que je fais des meetings et que j’entend les gens dire «Si tu veux des résultats différents, il faudra faire les choses différemment». C’est donc ce que je m’efforce de faire chaque jour. Tout n’est pas simple mais graduellement, en y mettant des efforts constants, les changements apparaissent. Je parle de plus en plus facilement aux gens qui m’entourent. Parfois, j’ose même prendre mon téléphone et appeler quelqu’un… d’autres fois, comme aujourd’hui, j’accepte une invitation.

J’ai beaucoup de gratitude envers tous les membres qui m’ont accueilli dès mes premiers pas dans NA et qui continuent de m’ouvrir leurs bras et leurs oreilles à chaque jour. Grâce à eux, je fais beaucoup plus que de rester abstinente.
J’apprend à vivre.

Et on recommence !


Il y a 5 mois, j’avais les meilleures intentions du monde. J’avais un bel emploi, qui me satisfaisait, mes enfants une fin de semaine sur deux, la garde de ma grande. Mais je voulais plus… Alors, j’ai demandé mais rien n’est allé dans le sens que je voulais. Résultat? J’ai fait exactement ce que je ne devais pas faire…. et j’ai pratiquement tout perdu à nouveau.
Seulement, devant la catastrophe, j’ai choisi de faire les choses différemment. Bon, remarquez que je n’avais pas trop le choix: Rester en psychiatrie quelques mois comme me l’imposait ma Dre. ou trouver une solution pour m’en échapper! J’ai demandé de retourner en thérapie… Troquer 3 mois d’hospitalisation pour 3 mois dans un centre de réadaptation en dépendance. Est ce que je souhaitais réellement me rétablir ? Pas trop certaine. Je voulais surtout sortir de psy et récupérer une partie de ma liberté. Ma psy semblait trouver l’idée bonne. Ainsi, elle accepta de me transférer en thérapie après 1 mois d’hospitalisation. Le 25 février, je mettais donc les pieds au «Pavillon de l’Assuétude» à St-Guillaume.

Déjà, pour ceux qui se demandent à quel point je suis toxico, je dirai simplement la chose suivante : Pas besoin d’être un crack head ou de s’injecter pour être dépendant à une substance. Le bon vieux «pot» peut TRÈS BIEN faire tout le travail… et les dégâts. La substance, comme je l’apprendrai dans les salles de NA, ne représente que 10% du problème. Alors que nous reste-il quand on est abstinent ? 100% de comportements. C’est exactement à ça que sert une thérapie. Comprendre qui l’on est, comment l’on fonctionne, pourquoi on fonctionne ainsi… et l’essentiel : Comment changer nos perceptions face à la vie, nos réactions face aux événements, comment s’affirmer, etc.

Dans mon cas, j’ai été à fond à la source de mon TPL. Je devais réapprendre à vivre, à ressentir et à gérer mes émotions, cesser de me comporter en victime de la vie, prendre pouvoir sur ce qui est sous mon contrôle et lâcher prise sur le reste…
Une finissante partageait ceci à sa dernière journée : «Quand je suis arrivée, j’ai dit à mon intervenante que je voulais que ça fasse mal. Je voulais sortir tout ce qui me faisait mal pour repartir d’ici libérée de mes blessures».
C’est exactement ça. Une thérapie, ce n’est pas un camp de vacances. On ne va pas là pour gagner du temps d’abstinence ou prendre une pause de soi. 3 mois, c’est très vite passé.
L’essentiel, quand on est vraiment à bout réside dans le fait de lâcher le contrôle et de s’en remettre à ceux qui sont là pour nous aider. Honnêteté, ouverture d’esprit et bonne volonté. Avec ces 3 principes, la thérapie ne peut faire autrement qu’être positive.

J’ai passé les portes du Pavillon dans le doute. Dans la crainte de ne pas être à ma place, dans la peur d’être incapable de passer au travers. J’ai voulu partir… souvent…
Heureusement, j’étais complètement à bout de nerfs. Je n’en pouvais tout simplement plus de vivre ma vie et d’avoir mal. Je voulais, pour une fois, faire les choses différemment. Alors, j’ai décidé de rester et de donner tout ce qui me restait d’énergie à essayer de me sauver la vie.

Le résultat est étonnant. J’ai réellement changé. Une chose par contre que j’ai finalement comprit c’est que je ne suis pas guérit. La maladie de la dépendance est chronique et mon TPL fait parti de moi. Je dois maintenant rester TRÈS vigilante face à moi-même. Mes comportements menacent de refaire surface. Je sais que je ne les ai pas éliminés. Ils sont latents, tout près… Prêts à reprendre le contrôle de ma tête, de ma vie. Je sais par contre une chose, c’est que je ne veux pas retourner d’où je viens.

Ma marraine NA m’a souvent répétée que si je voulais avoir des résultats différents, je devrais faire les choses différemment. Je pense que j’ai comprit. Je dois, pour avoir des choses que je n’ai jamais eu, faire des choses que je n’ai jamais fait….

Merci à tout ceux qui m’entourent, qui m’encouragent dans mes démarches, dans mon rétablissement.

Myckaa,
4 mois d’abstinence 🙂

2013, le bilan….


Pendant plusieurs mois j’ai dû archiver mon blog. Maintenant que les choses ont reprises leur place, je me permet de le remettre en ligne et promet d’essayer d’écrire de manière plus régulière. Je dois avouer que je ne suis pas fâchée de voir 2013 faire partie du passé même si à minuit une, rien n’aura changé. Je serai la même Myckaa, avec mes qualités et mes défauts de caractère, avec mon passé et mon présent. Cette coupure invisible du temps me permet néanmoins de faire un certain bilan et ce faisant, je constate que j’ai tout de même bien changée depuis un an. Déjà, contre toutes mes propres attentes, j’ai terminé mon DEC et obtenue mon diplôme en technique d’éducation spécialisée. J’ai récupéré la garde de ma grande au mois de mai et je continue d’avoir mes 3 petits une fin de semaine sur deux. Je  me suis trouvée un emploi que j’aime et j’ai finalement des heures qui me conviennent ou à peu près.

J’ai comprit beaucoup de trucs dans la dernière année. Je ne cherche plus le bonheur parfait. J’ai comprit que le bonheur n’arrive pas tout seul comme par magie. La vie est faite de hauts et de bas et même lorsque l’on y croit plus, il faut continuer de se battre et faire ce qu’il faut pour aller bien.
Que faut t’il faire ? Bien je dirais que ça dépend de chacun mais qu’à la base, du moins pour les gens issus de mon espèce ;), le mot THÉRAPIE est un incontournable. Ça et un bon psychiatre. Je suis chanceuse, j’ai les 2… et même plus encore. En 2013, j’ai donc fait ce que j’avais à faire religieusement. J’ai d’abord fait une thérapie de groupe pour les troubles relationnels et une individuelle (qui se poursuit actuellement) avec une psychologue au CLSC, Au cours du printemps dernier j’ai aussi entreprit une démarche dans un centre de réadaptation en dépendance et comme j’étais incapable d’arrêter seule, je suis entrée 3 semaines en thérapie. Ce fut un des plus cadeaux que je me suis donné: Grâce au support des intervenants, non seulement j’ai enfin arrêté de me geler mais j’ai aussi pu connaître les fraternités anonymes. J’ai trouvé un endroit où je me sens chez moi et où je peux être vraie sans être jugée.

Je suis heureuse. Je ressens enfin un certain bien-être que je ne croyais plus possible. Pour l’année qui vient, j’ai choisi de ne pas prendre aucune résolution; du moins pas à long terme. J’ai choisi de faire de chacune des journées de cette année l’objet d’une résolution. Des petits défis, des petits buts, des petites joies et petites doses d’estime pour me sentir bien avec moi-même.
365 défis, 365 chances de vivre une réussite, 365 opportunités d’être fière de moi, 365 expériences pour regagner confiance en mes propres capacités…

Adolescence.


Hier, elle a craquée sous la pression des examens de fin d’année et des mathématiques, mais aussi sous la pression de l’intimidation subit à l’école. Elle en a ras-le-bol des grands innocents qui l’insultent, qui la traitent de tous les noms et qui la ridiculisent. Elle en a pleins son casque des amis qui vous traitent en moins que rien et qui vous plantent dès qu’ils sont avec quelqu’un d’autre. Écœurée d’être bouche-trou et le bouc émissaire. Elle ne m’en avait pas parlé… Non. Elle craignait de me faire de la peine. Maintenant, elle veut que je l’aide. Je suis la seule qui peut l’aider.

Comment suis-je sensé faire ? Mon expérience de vie au plan sociale n’est pas très reluisante non plus ! Je suis TÉS et pour elle, ça veut dire beaucoup. Elle compte sur moi. Je suis la seule personne qui peut l’aider selon elle. Ses paroles étaient aussi clair que de l’eau de roche. Bien honnêtement, je sais que je n’ai pas ce qu’il faut pour l’aider. Je ne peux pas être que TES avec elle quand bien même que j’essaierais de l’être ça ne fonctionnerait pas parce-que je suis sa maman, d’abord et avant tout. C’est pas pour rien que les professionnels n’ont pas le droit d’intervenir auprès de leur famille. On ne peut pas faire abstraction de nos émotions.
C’est certain qu’il y a quelque chose à faire. Je peux appeler l’école, parler à la psycho-éducatrice (que l’ado n’aime pas) et voir si vraiment, elle n’est pas aidante comme l’ado le prétend. Je peux faire une demande pour la psychologue à la DPJ.., mais après le 3 mois d’attente, elle aura droit à 10 rencontres et puis, basta! Elle devra retourner sur une liste si on veut qu’elle poursuive. Ici, je me réserverai de passer des commentaires… Faire une demande au CLSC ? Ouais. ok. Là par contre, si je me met à défoncer les murs, je risque de faire planter solide par la DPJ… le calcul est très simple en matière d’intervention : L’enfant va pas bien —» C’est forcément la faute du parent alors qu’en réalité, elle ne s’est pas confiée avant parce qu’elle ne voulait pas le faire avec la famille d’accueil, qu’elle craignait de ne pas pouvoir revenir ici et qu’elle avait peur de me faire de la peine.

Bref… On a un TÉS qui s’occupent de me supporter dans la ré-intégration de l’ado à la maison ; Elle est revenue depuis 2 semaines. C’est clair que je lui ais parlé dès ce matin et que nous avons fixé une rencontre. Lui, elle l’aime bien. Puis, elle devrait pouvoir intégrer un groupe d’habiletés sociales, ce qui pourrait être réellement aidant.

J’y suis arrivée !


Il y a 4 ans, je retournais au cégep dans l’intention de devenir technicienne en éducation spécialisée.

Puis, il y a un an et demi, je tombais en dépression. J’essayais de tenir le coup mais, plus ça allait moins j’y arrivais.
Il y a un an, à cette même date, j’étais en psychiatrie. J’avais presque réussi à m’enlever la vie exactement 2 semaines plus tôt. J’ai passé un été dans un état sans nom, fais deux autres tentatives et j’ai été hospitalisée je sais pu combien de fois. J’ai même perdue la garde de mes enfants. J’étais totalement à terre, je ne voyais que le vide, j’étais certaine que j’allais en mourir.

Mais ma psychiatre me mettait la pression pour que je ne lâche pas mes études, pour que je continue. Déjà que je n’avais plus mes enfants à la maison, abandonner le cégep, c’aurait été la fin de mon monde tout entier selon elle. Alors, j’y suis retournée.
J’ai trouvé ça tellement difficile !!! J’ai voulu abandonner tellement de fois pendant l’automne. J’ai dû être hospitalisée en Octobre … Tellement de fois où ma Dre. a refusé de m’hospitaliser, me jetant dehors en me disant que j’étais capable de traverser «ça» toute seule mais que si ça n’allait pas, de la rappeler… et toutes ces fois où je n’y suis pas retournée par orgueil puis, par prise de conscience et maintenant, par la certitude que je suis capable de m’en sortir, que j’ai du talent, que je suis forte et que surtout, je voulais être ce pour quoi je travaille depuis 4 ans, je voulais redevenir la femme d’avant avec tout mes apprentissages de vie, avec tout ce que cette année de détresse m’a apportée. Je voulais devenir une meilleure maman, récupérer mes enfants.

Voilà…. 31 mai 2013.
Ce soir, j’ai fait mon dernier examen à vie au cégep. Ce soir, je suis devenue Technicienne en éducation spécialisée. J’ai réussi. Je suis tombée très bas mais je suis remontée.
Ce soir, je peux enfin dire que je suis fière de moi. Que je suis une femme intelligente, qui a des capacités, qui a réussi. Je ne suis pas que TPL. Je peux être autre chose.

JE SUIS FIÈRE DE MOI ! FIÈRE D’ÊTRE ÉDUCATRICE SPÉCIALISÉE

Le 17 Mai, version 2.0


Pas plus loin que dans l’article précédent, je vous expliquais que je devais faire 4 chroniques pour mon cours de Français 4. J’avais dans l’idée de retoucher certains textes. Finalement, c’est seulement un texte que j’ai retouché pour ces chroniques mais j’ai vraiment envie de le partager avec vous… En Juillet dernier, j’avais fait une vidéo sur le soir où j’ai tenté de me suicider. En arrière plan, la chanson «Desert Song» de My Chemical Romance. J’avais travaillé à mettre en lien mon vécu avec les paroles de cette chanson qui vient, encore aujourd’hui, beaucoup me chercher. Veut veut pas, cette «tune» c’est / c’était pas mal mon état d’esprit du moment ; d’un long moment.
J’ai donc repris ma vidéo et j’ai modifié mon texte pour en faire un poème. Plusieurs heures de travail plus tard, il en est sorti un poème long de 4 pages… 26 strophes….
J’ai également utilisé ce poème pour faire mon examen oral final de session… Une lecture expressive… de 3minutes 58secondes bien exactement lolllllllll J’ai attendu d’avoir ma note pour publier cette version 2.0 …Je doutais, je ne sais pas. Finalement, je suis super contente, j’ai eu 85.5% pour ma lecture, 86% pour mes chroniques… Alors je pense que je peux le publier 😉

Voici donc la première version, celle faite au mois de Juillet :

Voilà maintenant le 17 Mai revisité : «Le suicide n’est plus mon option»

Si vous aimez la nouvelle version, partagez. La semaine du 3 Février, c’est la semaine Québecoise de la prévention du suicide… C’est important que les gens comprennent ce que la personne en crise suicidaire peut ressentir….
N’hésitez pas aussi à me laisser vos impressions sur les changements… évidemment y’a un cheminement entre la version d’été et celle de maintenant 🙂