Il n’y a pas un an, mon esprit était enfermé dans une prison sans porte ni fenêtre et le terme espoir raisonnait en moi comme un affreux blanc de mémoire. Dans mon sombre recoin, une seule chose m’importait : Arriver à survivre à la souffrance 24 heures de plus. Au bas fond de mon existence, il ne restait que deux options :
Ou je persévérais dans la destruction massive de mon être et ma vie s’en allait au point mort ou alors j’abdiquais et j’acceptais de saisir la main qui m’était tendue depuis 2 ans déjà.
La mort ayant l’irréversibilité comme désavantage, j’ai alors choisi d’investir toute l’énergie qui me restait à mettre en place la moindre petite suggestion que l’on me faisait. Je ne souhaitais qu’une chose : Retrouver ma liberté. C’est donc le 25 février 2014, après 5 mois de meeting de chaise et un mois de psychiatrie sous garde légale que j’entrais en thérapie pour 3 mois.
Depuis mon arrivée dans NA, 3 choses m’étaient restées en tête :
«Mets autant d’énergie dans ton rétablissement que tu as pu en mettre à te détruire et tu auras des résultats».
«Si tu veux quelque chose que tu n’as jamais eu, il te faudra faire quelque chose que tu n’as jamais fait».
«Si tu veux des résultats différents, il te faudra faire les choses différemment».
J’ai aussi rigoureusement appliqué les principes d’honnêteté, d’ouverture d’esprit et de bonne volonté.
Tous ces principes me sont vitaux. Ils sont les guides qui me dictent ma conduite et qui m’ont permis de commencer une toute nouvelle vie.
Ne traînant plus le boulet de la dépendance active, j’ai donc pu me relever et aller de l’avant. Après ma thérapie, j’ai appliqué ce que les vieux membres prônaient : J’ai fait plus de 100 meetings en 90 jours. Dans les meetings discussions, j’ai apprit à m’exprimer. Je me suis trouvée une nouvelle marraine; j’ai osé faire ce changement. Je me suis impliquée et j’ai trouvé un comité où je me sens utile.
Depuis l’instant où j’ai prit mon porte-clés du nouveau, ma vie a complètement changée. J’ai cessé d’être prisonnière de ma tête et de mes pensées. J’ai apprit à filtrer mes peurs et à ne garder que l’essentiel; celles qui me permettent de rester abstinente. J’ai abaissé les barrières entre le monde et moi. Je me suis fait de nouveaux amis et, même si j’ai encore beaucoup de mal à entretenir mes relations d’amitiés, il demeure que je n’ai jamais été si bien entourée. Je ne suis plus enfermée derrière un monde de solitude.
Je suis libre de voir mes enfants… Pour la plupart des gens, ça va de soi. Pas pour moi. Il n’y a que quelques mois, on me l’interdisait. Par la suite, ces contacts se faisaient sous supervision, dans une petite pièce, observée comme une folle dangereuse. L’enfer. Aujourd’hui, je suis libre. Quand je les appelle, plus personne n’écoute notre conversation. Je n’ai plus besoin de les rejoindre aux bureaux du DPJ pour pouvoir les voir! Je n’ai plus besoin d’avoir un chaperon pour les sortir. Maintenant, je suis libre. Libre d’aller les chercher le samedi matin… Libre de leur proposer des activités et de choisir avec eux ce qui occupera notre fin de semaine. Libre de m’impliquer dans leur vie, d’aller aux rendez-vous médicaux ou scolaires… libre d’être leur mère.
Depuis 2 mois, je suis retournée au travail… et pas n’importe lequel : Celui que je convoitais depuis 5 ans mais que la consommation rendait impossible à obtenir ne serait-ce que parce qu’il m’était impossible de fournir une attestation de bonne santé physique et mentale par mon médecin. Aujourd’hui, je n’ai pas à craindre pour ça. Je n’ai pas à craindre non plus pour ma concentration, ma productivité, mon taux d’absentéisme ou mon professionnalisme. Je suis libérée de la dépendance active et en pleine possession de mes moyens. J’ai la liberté de choisir le chemin que je veux prendre pour mon avenir professionnel et ça, ça n’a pas de prix.
Aujourd’hui, tout est possible. Je ne fais plus que rester assise à prier pour une vie meilleure. Avec l’aide de ma puissance supérieure et grâce à ce simple mode de vie, je me construis une nouvelle existence où je suis libre de penser, d’être et de devenir…